Dans les années 1880 les Aveyronnais poussés par la surpopulation, l'exiguïté des exploitations agricoles et l'arrivée du phylloxéra dans les vignobles des vallées, envisagent pour certains d'émigrer.
Clément CABANETTES, originaire d'AMBEC près de SAINT-CÔME D'OLT, après de multiples péripéties, parcourt les vastes plaines pampéennes, territoires récemment conquis sur les Indiens. En traversant la Pampa, à bord d’une voiture à cheval, Clément CABANETTES découvre un territoire qui ne lui semble pas inconnu "on dirait l'AUBRAC au mois de juillet". Une idée lui vient : en Aveyron sur quelques arpents de terre vivent des familles nombreuses alors qu’ici la surface lui semble sans limite.
Le hasard lui permet de rencontrer un compatriote François ISSALY. Clément Cabanettes a déjà réservé auprès d’Edouardo CASEY, un Irlandais ayant obtenu une importante concession, des terres afin de les rétrocéder à de futurs émigrants aveyronnais dans le seul but d'apporter bien être et fortune à ses semblables. Clément CABANETTES et François ISSALY obtiennent avec difficulté l'adhésion à leur projet de plusieurs Aveyronnais, représentant avec femmes et enfants environ 160 personnes.
Il ne s'agit pas d'émigrants sans le sou, mais d'émigrants disposant d’un capital ne pouvant être inférieur à 3000 francs. Pour cela, certains ont obtenu de leurs frères et sœurs leur "dû" dans "l'arrangement de famille". C'est un véritable village qui s'éloigne en train de RODEZ, agriculteurs bien entendu mais aussi institutrice, curé, charron, forgeron, commerçants et domestiques. Ils prendront à BORDEAUX le vapeur "BELGRANO" jusqu'à BUENOS AIRES et ensuite le chemin de fer jusqu'à la gare de PIGÜE, seul bâtiment de la future ville, où ils arriveront le 4 décembre 1884.
C’est ainsi que fut fondée la ville de Pigüé.